Caracole, 2022

 

2020

 

La petite ceinture, Paris 2003-2009

Formats : 30 X 45 cm

Au bord du Ciel, de la Terre et de l’Humanité

Au bord du Ciel, de la Terre et de l’Humanité

Performance le 16 octobre 2022

Opale, Montreuil

Avec Jean-Paul Thibeau, nous devions réaliser ensemble une performance. Jean-Paul a eu un ennui de santé. Je l’ai donc réalisée seule. Jean-Paul devait initier le public à l’art traditionnel des fleurs, l’ikebana. J’ai gardé l’esprit de la performance que nous avions imaginée. J’ai commencé par faire le récit de l’origine de cette performance, puis comment je l’ai moi-même conçue. J’ai raconté d’où venait les matériaux de ma performance, des végétaux venant de différentes marches ou encore des bambous issus de la prairie où ont eu lieu les Estivales de la Permaculture. Ensuite j’ai fait entendre le son du bol tibétain. J’ai secoué et dansé avec les bambous et fait entendre aux gens le bruissement des feuilles de bambous au-dessus de leur tête. J’ai étendu sur une large bande de papier des traces de peinture bleue avec un large pinceau accroché à un balai, en hommage aux peintures de John Cage. Puis j’ai réalisé plusieurs empreintes de feuilles. J’ai ensuite invité les personnes à me rejoindre, à choisir les feuilles qui leur plaisaient, à réaliser des empreintes de feuilles où ils le souhaitaient et ainsi à finaliser la peinture.

To the river

Improvisation dansée
avec Julie Dawid plasticienne et Nicolas Debary, musicien

La Foulerie
Ver

Normandie


The bird song at 5 o’clock in the morning

The warm air from the desert

The cows ruminate quietly

I search the light

Waiting for fresh air

What can I do? 

The movement of algae in the water

Looking for a place to be well

Horizon

Just the happiness to be there

To go through the magnetic field

The growth of trees

Animals are mobile

They can move to get move

Plants are statics

They deploy their branches and leaves to have oxygen and food

What do they do to save the planet? 

Milk cows are going to drink

The sound of the stars

The witches ‘s rings

To like walking barefoot

Small butterfly

Cells 

Cells 

Cells

« Labo d’images » avec les artistes plasticiens Benoît Cavin, Julie Dawid, Isabelle Millet, Claire Renier et le musicien et compositeur Mikayil Quenum-Sanfo

// Labo d’images

Images projetées à partir de différents gestes et matériaux : diapositives recyclées, objets, poèmes, encres et peintures.

Mikayil Quenum-Sanfo, Mauvais Sang, ponctue la performance visuelle de collages sonores analogiques et numériques.

le 17 avril 2022 dans le tiers-lieu Opale à Montreuil
dans le cadre du festival Rares Talents

Isabelle Millet et Mikayil Quantum-Sanfo
Isabelle Millet
Images trouvées d’Isabelle Millet
Benoît Cavin
Benoît Cavin
Julie Dawid
Julie Dawid
Julie Dawid, Isabelle Millet et Claire Renier
Performance de Julie Dawid, images d’Isabelle Millet et matériaux végétaux de Claire Renier
« Paysage en mouvement », Julie Dawid, Isabelle Millet et Claire Renier
Claire Renier
Claire Renier

Atelier Danse-Paysage

Atelier Danse-Paysage

Radeau des Champs

Visan, Drôme, été 2020

sur une invitation de Jean-Paul Thibeau

durée 3 heures

Après un temps de méditation et de relaxation, j’ai proposé aux membres de l’atelier de découvrir la danse improvisée. Nous sommes entrés ensuite en contact avec plusieurs éléments de la nature : arbre, troncs, herbe, feuilles, etc… Après avoir constitué un duo, chacun a choisi un endroit du paysage. Chacun était invité à imaginer des gestes assez simples afin de « chorégraphier » le lieu, afin de le « faire voir » à l’autre membre du duo.

Photographies Jean-Paul Thibeau

HÔTEL DE L’UNIVERS


Lecture – Performance

Lecture – Performance
Hommage à Virginia Woolf
Aux femmes en Afghanistan

La Foulerie Normandie Août 2021

Texte

Je suis en train de lire le livre de Virginia Woolf Une chambre à soi, publié en 1929. 

Ce week-end passé en votre compagnie à la Foulerie me donne très envie de partager avec vous mon engouement pour ce livre, que je trouve vraiment très beau et extrêmement instructif quant à la condition des femmes au 19èmesiècle et qui nous parle encore aujourd’hui. 

Virginia Woolf est décédée en 1841. Nous sommes en 2021. 

Ce sont donc les 80 ans de sa mort. 

Une chambre à soi est un livre féministe. Si j’ai particulièrement envie d’en parler aujourd’hui, c’est qu’en ce moment même, les talibans sont en train de revenir au pouvoir en Afghanistan. 

Les femmes doivent être terrifiées en ce moment à l’idée de subir à nouveau le joug des hommes de ce  gouvernement. 

Ce livre a été écrit à partir de plusieurs conférences que Virginia Woolf a données dans plusieurs collèges pour femmes en 1928. Il est donc assez facile à lire.  

En lisant ce livre, nous avons en effet l’impression de l’entendre parler. 

Pour aborder le sujet qui lui a été demandé (les rapports entre « les femmes et le roman »), elle va raconter – entre autres – sa déambulation dans les cours et les parcs d’universités d’« Oxbridge » ou de « Fernham »(dont les nom sont complètement inventés) et Londres. Dès le début du livre, elle prend soin d’expliquer que tout son récit est de la pure fiction. 

En tout cas, il va lui arriver un certain nombre de déboires, en tant que femme. On va lui refuser par exemple l’entrée dans la bibliothèque d’Oxbridge, le bibliothécaire exprimant que les femmes n’y sont admises qu’accompagnées d’un professeur de l’université ou pourvues d’une lettre de cette même université. 

Lorsque V. Woolf se rendra dans la bibliothèque du British Museum à Londres, elle va recenser les livres écrits par des femmes, qui vont être bien moins nombreux que ceux écrits par des hommes. Elle va se poser la question des raisons qui font qu’une femme écrive moins qu’un homme. C’est passionnant. Je vous invite à lire le livre…. En premier lieu, l’importance pour la femme d’avoir « une chambre à soi ». 

Elle va tomber sur un livre intitulé L’infériorité intellectuelle, morale et physique du sexe féminin, écrit par un certain Pr. Von X. Je n’ai pas besoin de vous raconter sa consternation. 

Ce que je voudrais maintenant, c’est vous lire un court extrait du livre, qui se trouve au début. 

Il décrit l’arrivée de Virginia Woolf à l’université de Fernham. 

Je m’adresse à un public composé de personnes qui viennent tout juste d’arriver à la Foulerie et d’autres qui sont là depuis quelques jours. Je m’excuse auprès des personnes qui viennent juste d’arriver. 

En effet je souhaite faire un petit jeu avec les personnes qui sont là depuis deux jours. 

J’aimerais que, pendant ma lecture, vous repériez les « sujets » qui ont été évoqués au cours des différents conversations, du matin, du midi, du soir, que nous avons eues, depuis notre arrivée à la Foulerie. Pourriez-vous nous les « donner » à la fin ? 

Je commence : 

« Comme je vous l’ai déjà dit, c’était un jour d’octobre. Je ne veux pas risquer de perdre votre estime, ni mettre en danger ce joli mot de « fiction » en changeant de saison et en décrivant des lilas pendant au-dessus des murs des jardins, des roses, des tulipes ou d’autres fleurs printanières. La fiction doit adhérer aux faits, et plus vrais sont les faits, meilleure est la fiction. – c’est ce que l’on nous dit. 

C’est pourquoi nous continuons d’être en automne, c’est pourquoi les feuilles continuent d’être jaunes et de tomber, peut-être même un peu plus vite qu’auparavant, car voici que le soir est venu (sept-heures trente-trois pour être précise) et une brise (du sud-ouest, pur être exacte) s’est levée. Néanmoins, quelque chose ne tournait pas rond. 

Mon cœur est comme un oiseau qui chante, 

Et dont le nid est dans la jeune branche humide, 

Mon cœur est comme un pommier

Dont les branches ploient sous les fruits serrés.

Les mots de Christina Rossetti étaient peut-être partiellement responsables du délire d’imagination – car il ne s’agissait bien sûr que d’imagination – qui me fit voir des lilas balançant leurs fleurs au-dessus des murs de jardin, des papillons couleur soufre, s’enfuyant de-ci de-là, des poussières de pollen volant dans les airs. Le vent souffla en provenance de je ne sais où, soulevant les feuilles à demi écloses, si bien qu’une sorte d’éclair gris argent traversa les airs. Nous étions entre chien et loup. C’était l’instant entre chien et loup où les couleurs s’exaspèrent, où les violets et les ors enflamment, comme les battements d’un cœur impressionnable, les carreaux des fenêtres. C’était le moment où la beauté du monde, éclatante mais prête à périr – ici j’entrai dans le jardin, car la porte en avait été imprudemment laissée ouverte et, selon toute apparence, il n’y avait pas d’appariteurs dans les alentours – montre ses deux visages : visage riant et visage d’angoisse, qui partagent également notre cœur. Les jardins de Fernham s’étendaient devant moi dans le crépuscule printanier, sauvages et accessibles ; des jonquilles et des jacinthes, comme négligemment éparses, jonchaient l’herbe haute ; ces fleurs qui n’eussent sans doute pas été dans un ordre parfait par le temps le plus beau, à présent pliées sous le vent, ondulaient et tiraient sur leurs racines. Les fenêtres de l’édifice, fenêtres incurvées comme celles des bateaux, entre leurs abondantes vagues de brique rouge, passaient du citron à l’argent sous le vol des rapides nuages printaniers.  

Quelqu’un était dans un hamac, quelqu’un (mais dans cette lumière, les êtres n’étaient que des fantômes, mi- devinés, mi- vus) traversa en courant la pelouse – personne n’allait l’en empêcher ? – puis apparut soudain – comme si elle sortait un instant pour prendre un peu d’air, pour jeter un coup d’œil sur le jardin, une silhouette courbée, formidable et humble cependant avec son large front et sa robe usée – ce pouvait être la fameuse érudite J. H…en personne ? Tout semblait obscurci et cependant intense, comme si l’écharpe que le crépuscule avait jetée sur le jardin eût soudain été coupée en deux par une étoile ou par une épée – l’éclair de quelque terrible réalité jaillissant comme à l’accoutumée du printemps même. Car la jeunesse… »

(P. 27)

Exposition JUIN 2021

OPALE

Exposition en interne des résidents d’OPALE

La chambre de repos, 2021

installation de Claire Renier

Ici, les visiteurs de l’exposition sont invités à s’arrêter un moment, rêvasser, ou lire.

J’y viens régulièrement pour accueillir des visiteurs, faire « vivre » le lieu même si je ne suis pas là : cueillir de nouvelles fleurs, les arranger, changer la disposition d’un ou deux objets. 

Cette « installation » est réalisée à partir de matériaux existants, d’objets personnels et d’autres, trouvés pendant la préparation de l’exposition : une pierre, deux plantes, une Immortelle et une Queue de lapin, une applique posée au sol, des petites dalles hexagonales, avec lesquels on peut jouer, réaliser des constructions imaginaires…

On peut y lire aussi quelques lignes de la nouvelle de Robert Walser, La promenade ; récit d’une marche qui va durer une journée, traversée par les pensées de l’écrivain. 

En voici un extrait : 

« Tandis que j’allais mon chemin tel un voyou amélioré, un vagabond, maraudeur, fainéant ou chemineau plus raffiné, longeant toutes sortes de confortables jardins regorgeant de légumes satisfaits, longeant des fleurs et des parfums de fleurs, longeant des arbres fruitiers et des pieds de haricots couverts de haricots, longeant de hautes céréales épanouies telles qu’avoine, seigle, ou froment, longeant un entrepôt de bois avec du bois et de la sciure de bois, longeant de l’herbe grasse et le gracieux gazouillis de rigole, d’une rivière ou d’un ruisseau, côtoyant doucement et joliment toutes sortes de gens comme de gentilles marchandes vaquant à leur négoce, et passant tout aussi bien devant le siège d’une association gaiement pavoisé de joyeux drapeaux que devant mainte autre chose bienveillante et utile, devant un spécimen particulièrement beau de pommiers des fées et devant Dieu sait quoi encore, par exemple devant des fleurs de fraisiers ou, déjà mieux, gentiment devant des fraises mûres et rouges, tandis que toutes sortes de pensées m’agitaient fortement, parce qu’en promenade bien des idées soudaines, éclairs de lumière et illumination éclairantes, se produisent et s’introduisent spontanément afin qu’on les exploite et les élabore avec soin, voilà que vient à ma rencontre un être, un colosse et un monstre qui me cacha presque complètement de son ombre la rue ensoleillée, un type tout en hauteur et inquiétant que je ne connaissais que trop, un drôle de pistolet vraiment, j’ai nommé le géant Tomzack.»

Pages 40 et 41. 

Je m’intéresse depuis plusieurs années à la notion d’« habiter » et tente de mettre en pratique ce qu’on pourrait appeler une « esthétique de l’attention».

Photographies

Lanternes japonaises, 2021

            Le « Physalis » est une plante appelée couramment «Lanterne japonaise», « Cerise de terre », « Coqueret » ou encore « Amour en cage ». Il se nomme aussi« Physalis Alkékenge », qui date du XVIème siècle et dérive de l’arabe « al-kâkange ».

Cette plante m’interpelle : les fruits du calice sont toxiques (baies dans une cage rouge-orangé) tandis que les baies jaunes d’or dans une cage kaki clair-paille contiennent des baies comestibles. Les fruits sont beaux et appétissants mais sont en réalité dangereux, comme beaucoup de plantes sauvages. 

La morphologie et la dangerosité potentielle des végétaux m’intéressent.

La pratique du jardinage et la lecture m’ont permis de porter un autre regard sur les plantes. Elles ne sont pas destinées uniquement à la consommation de l’homme, elles ont leurs propres moyens de protection et de survie, comme les animaux. 

Février. Je tente de capter les effets de la lumière sur la branche, les deux « calices » séchés (enveloppes fines) du Physalis, les ombres produites.  

Les 4 photographies mettent en scène l’acte du toucher, thème que l’on retrouve dans les « Marches » où les personnes sont invitées à « improviser » par le mouvement avec l’environnement, les performances Sororal (Ateliers Babiole à Ivry en 2017) et Tout contre, imaginée en Ardèche en 2018